Une petite activité pour arrondir mes fins de mois : je vous proposerai désormais une sélection de jeunes personnes bonnes à marier.
Mes honoraires sont transparents : l'équivalent de ce que vous aurez à offrir à la famille de l'épousée en guise de "dot", soit, en général, quelques (tout est négociable en Indonésie) buffles.
Cette semaine, en exclusivité, donc, je vous propose :
Rina
Rina est une jeune femme Minangkabau (la plus grande société matriarcale du monde - vous ne serez donc peut-être pas le chef à la maison -, située à Sumatra), récemment divorcée, et confiée par son père à George, un Hollandais de 50 ans, musulman depuis 30, et marié depuis 10 avec Nelli, autre jeune femme Minangkabau. Rina les aide ainsi à tenir un restaurant et un petit hôtel à Lombok, où j'ai séjourné 2 fois et n'ai jamais vu grand monde : un job pas épuisant qui lui permet de garder toute sa fraicheur. D'autant que comme beaucoup de divorcées en Indonésie, elle a laissé son enfant aux bons soins de sa mère à Sumatra.
Rina est toute frêle et toute mignonne. J'aimais bien lui jeter des petits coups d'oeil tendres. Mais, avec Nelli, elles m'ont monté un plan, alors que je viens récupérer ma mobylette à leur petit hôtel en rentrant d'un séjour sur les îles (gili Meno).
C'est Nelli qui fait le boulot pour sa copine : est-ce que je ne la trouve pas mignonne ? Est-ce que je ne voudrais pas l'épouser ? Certes ! Tout de suite ! Je l'emmène sur ma mobylette ! Sauf que ce sont de bonnes musulmanes : il faut se marier d'abord. Un problème car acheter direct sans période d'essai n'est plus dans les moeurs européennes. Alors, on a juste le droit d'aller se promener ensemble à la cascade, ou au centre commercial, mais à condition d'être rentré le soir. Elle aimerait voyager ? Oui, dit-elle. Mais les Indonésiens ne voyagent guère au sens européen du terme. Ils vont là où ils ont à faire. Et puis épouser une musulmane en Indonésie, il faut être musulman. Certes, Nelli me cite un Américain qui s'est converti pour se marier et qu'on n'a jamais vu à la mosquée depuis. Mais, bon, j'ai déjà assez du fardeau catholique pour ne pas ajouter un Coran dans le sac.
Bref, j'ai gentiment indiqué à Rina qu'on y réfléchissait et qu'on en reparlait lors de mon prochain passage. Elle était déjà occupée à la prière au lieu d'être sur le pas de la porte avec son mouchoir alors que j'enfourchais ma mobylette : un mauvais point.
Donc, je cède au plus offrant cette jeune beauté qui parle anglais et sera parfaite pour les taches ménagères, qu'elle m'a d'ailleurs citées comme étant ses principaux hobbies, en sus de la télévision.
Anisa
Je tombe sur Anisa dans la ferme où Martin, l'ethnologue, m'a déposé, au bord du fleuve, à une bonne heure de pirogue de Siberut, aux îles Mentawaï. Son père est un sikerei, donc un quasi tout nu avec un pagne local, mais elle vit (hélas !) habillée. C'est qu'elle connaît les moeurs du monde. Elle a étudié et vécu "sur le continent", à Padang, où elle a rencontré un Minangkabau qu'elle a épousé. Elle a, pour ce faire, demandé la permission à son père mais sa famille n'a pas fait le déplacement à Sumatra pour le mariage. Un mariage entièrement dans la famille du mari, donc. Puis son père est venu à Sumatra pour rencontrer le jeune marié, mais celui-ci n'est pas apparu : trop occupé. Anisa est revenue sur son île pour accoucher mais son mari ne l'a pas accompagnée. Le père a réclamé que son mari vienne la récupérer pour qu'elle reparte vers Sumatra. Et le mari a exigé qu'elle rentre toute seule. Situation bloquée. Son petit doit avoir 1 an et demi, maintenant. Nous pouvons donc considérer Anisa comme implicitement remise sur le marché.
Une occasion unique pour avoir un beau-père homme fleur.
Parle anglais, sait cuire le sagou, et tenir une ferme.
Ici encore, il s'agit d'un lot, avec l'enfant, et la belle famille.
En photo ci-dessus.
"Être né quelque part ..."
RépondreSupprimer"suda kawin?" (déjà marié). La question favorite du chauffeur de taxi indonésien. "belum, belum" (pas encore). La réponse de Benoît? Jusqu'à quand?
RépondreSupprimerLoïc
Salut Benoit....Sympa de te retrouver la...J'espère que tu vas bien. Amicalement,
RépondreSupprimerMartin ("l'ethnologue")
Dis, Martin, on dirait que tu ne reçois pas mes mails. J'aimerais avoir de tes nouvelles : bpol@voila.fr ou bpollet@gmx.fr
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