dimanche 27 septembre 2009

Le propriétaire - ACTE II


Nous avions laissé B. alors qu'il embarquait pour la France après s'être délesté d'une brique de billets en échange de quelques signatures sur des papiers.

ACTE II

Scène unique
Mai 2009. B. pense qu'il est dangereux de laisser le champ vacant trop longtemps et que, même si le certificat de propriété de son terrain n'est pas encore sorti, au bout d'un an, alors qu'on le lui avait annoncé en 4 mois, il convient d'aller voir sur place quel tour on pourrait être en train de lui jouer. D'ailleurs, Ibi lui indique à distance que cela ne saurait plus tarder. Et, la veille du départ, que ça y est ! Youpie !
En réalité, si le document existe bien - et Ibi en a une copie - il n'est pas signé de la chef du cadastre. Il faut attendre quelques jours. Et après quelques jours, quelques jours. Et après quelques jours... B. décide qu'il ne peut pas passer sa vie à attendre et ira se distraire à Sumatra, même si on le supplie d'attendre encore... quelques jours.

Il se contentera de faire signer un des documents de la liasse "légale" pour améliorer sa protection : une reconnaissance de dette de la part du prête-nom, du montant de l'accompte versé un an auparavant. Quand Ibi découvre ce document, qu'il avait survolé l'année précédente, il blémit. Etre endetté, pour un musulman, semble relever du cas grave. Et Ibi ne veut pas laisser de dettes à ses enfants. Le taux d'intérêt l'effraie encore plus que le montant de la reconnaissance de dettes.
B. envisage de changer de prête-nom, ce qui, formellement, consiste à revendre le terrain à un nouveau prête-nom. Mais cela ne peut se faire qu'après la sortie du certificat de propriété, implique un délai supplémentaire, et des frais difficiles à prévoir, pour boucler l'affaire.
Donc, dans l'immédiat, il ne reste qu'à faire admettre à Ibi que cette dette n'en est pas réellement une, qu'elle est garantie sur le terrain dont il devient nominalement propriétaire et qu'il n'aura, en réalité, jamais à débourser la somme.

Maigre résultat que ce déplacement : B. ne repartira qu'avec une reconnaissance de dette dont il prendra sa copie chez la notaire en allant à l'aéroport. Mais, ni notaire, ni document au moment prévu ! Ils sont à la signature chez le notaire titulaire à la capitale de l'île. L'avion n'a pas le temps d'attendre : rendez-vous à un rond-point près de l'aéroport pour remise du document. Ouf !

B. est à Sumatra depuis quelques jours quand la nouvelle tombe : ça y est, le certificat de propriété est signé, et sous bonne (?) garde du chef du village.

photo : repas de ramadan chez Tarip : OK, ça a rapport à l'acte III, mais c'est un teaser !

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